T4deliriousny’s Blog – Groupe7


Les outils de la virtualité et leur statut

— en construction —

Le XXe siècle est dans ce sens le contexte temporelle favorisant la CONCRETISATION et la VIRTUALISATION à grande échelle.

L’informatique permet une REALITE VIRTUELLE autrement inaccessible.

Elle est à la fois finie et en développement continue.

L’ordinateur doit il être un OUTIL ou un CONCEPTEUR doué d’une intelligence, capable lui aussi de calculer des possibles et de participer à un processus de projectualisation ? (cf « Paperless Studio », Columbia University sous la direction de Bernard Tschumi; Greg Lyne (cf vidéo ci-dessous); Bernard Cache; NOX (Lars Spuybroek)).

Architecture réelle pour monde virtuel

Certains architectes développent à présent des espaces de réalités parallèles à des fin ludiques ou pratiques. D’autres abandonnent l’idée du contexte, et produisent des espaces virtuels « purs » c’est à dire que ni le contexte, ni la moindre idée de matière, de statique ne peut les affecter (cf. Marcos Novak, Environnements digitaux d’Asymptote, Crescendo Design (architecture dans second life) )

Une méthode Paranoïaque-Critique: l’ architecture M.I.D.I. (projet personnel, en cours de développement)

« La méthode paranoïaque-critique est d’après son créateur, Salvador Dali, « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes ».
Ce langage pseudo-scientifique dont les bases ont été fournies dans L’Âne pourri en 1928 décrit un système qui lui permettrait de contrôler et d’utiliser sa paranoïa, avec son lot d’hallucinations et d’obsessions, dans un but créatif. » (Wikipedia)
Et selon la réinterprétation de Koolhas:  » La méthode paranoïaque critique consiste à inventer des preuves répondant à des hypothèses indémontrables (et même parfois contre-factuelles) et les greffer sur le monde de la réalité pour permettre à un fait << faux >> de prendre sa place parmi les faits << réels >>. Des faits << faux >> qui jouent dès lors le rôle d’espions révélateurs : plus ils sont conventionnels, plus ils contribuent à une forme de destruction et de mise en doute des certitudes d’une société donnée. » Extrait de l’article « MVRDV: formalisme réaliste et ésthetisation généralisée », Jean-Louis Violeau, Parachute Contemporary Art Magazine, 01/2005

En tant que futurs architectes, il peut sembler normal (serais-ce même notre devoir?) de développer des méthodes PC personnelles afin de promouvoir notre travail.

Dans la continuité des recherches sur l’architecture virtuelle et la fiction qui en découle,  j’ai décidé de créer mes propres outils  paranoïaques. A travers des surfaces de contrôles et des instruments de musique électroniques, je veux créer des espaces. Mon hypothèse de base (éronnée?) est donc: il est possible de construire un bâtiment en tapant sur des cellules piezzo-éléctriques, ce que tout le monde peut faire, même un castor, un pigeon, ou une branche d’arbre contre une vitre. Un castor architecte? Pas plus délirant que de dire que l’on construit tous les jours des maisons en cliquant sur une souris, non?

La musique et l’architecture sont des productions souvent mises en parallèles, dont le travail le plus proche de notre problématique est probablement celui de la musique sérielle de Xenakis . Jusqu’ici le parallèle s’est arrêté à la deuxième dimension: les ONDES. En effet, les travaux graphiques résultant de sons sont toujours élaborés en fonction des ondes sonores, origine physique la plus « pure » encore un fois, de la musique. Les instruments éléctroniques font appel à une nouvelle  antériorité du son: selui du SIGNAL. Et c’est le signal, et non la forme de l’onde, qui m’interesse dans cette méthode: transformer les multiples signaux chiffrés envoyés lors d’une seule et même action, et leur donner 3 dimensions, créant ainsi des volumes, donc des espaces, des architectures virtuelles, semi aléatoires et dont le PROCESSUS de création rentre en RUPTURE avec l’architecture du réel. Les outils traditionnels empiriques sont dérivés, afin d’aboutir à la création d’espaces virtuels qui ne peuvent persister que par la poursuite de leur génération.

Il n’y a plus de structures, il n’y a plus de contexte, pas même de client, peut être une éventuelle idéologie du non-sens à défendre. Seulement la volonté,  et la frustration des réalités qui nous entourent. Je ne sais pas si c’est de l’architecture, après tout les seuls matériaux volatiles de ces espaces sont mon imagination et quelques impulsions d’énergie qu’une boîte en plastique veut bien interprèter comme étant un LANGAGE.

C’est ce langage qui permet la réalisation de la fiction: que ce soit une baguette de pain géante pour Dali, une feuille noircie par quelques traits de fusains pour Manhattan, quelques lignes de code ou quelques centaines de milliers de clics souris pour les architectes d’aujourd’hui. Créer de nouveaux langages, c’est pouvoir dire de nouvelles choses, de l’evanescence de la fiction jusqu’à la réalisation et la fin du projet.

Schéma explicatif de l’architecture MIDI



Virtualité | Intentions | Projets
avril 27, 2009, 12:17
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Cet article est une ébauche concernant le lien entre les virtualités de l’architecture et le projet.

Virtualité + Intentions = Projet

La DEMARCHE et son évolution, mis en œuvre par un outil abstrait /virtuel (le dessin) créent le projet. Le Rockefeller center est 1 projet, résultant de X intentions traduites et développées par X virtualités.

Projet + Virtualité = Intention

IDEES AMENAGEES rendues virtuellement, car n’ayant qu’une réalité subjective. On veut faire voyager les visiteurs de Coney Island, ALORS ? (fin de l’intention, début de la virtualisation).

Intentions + Projet = Virtualité

L’aboutissement d’un projet s’accompagne de l’intention de le concrétiser à

1) et de s’accompagner des impuretés liées à sa réalisation CONCRETE, l’architecture devient MATERIELLE, son développement ABOUTIT. Ainsi finit la FICTION.

2) ou de rester dans une sphère VIRTUELLE d’existence, où la génération, la métamorphose, le remodelage de l’architecture souhaitée NE PEUT PAS aboutir, à moins de sortir de cette fiction qui la NOURRIT et la fait VIVRE. Cette architecture est virtuelle au sens propre du terme.



Lilypad, une « éco-cité » marine futuriste
avril 27, 2009, 12:22
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Corbett, Hood et les architectes du manhattanisme ont une descendance,du moins dans la manière  de vendre leur projets. La fiction du discours, avec ses prétentions scientifiques, ses omissions mensongères et son illustration utopique renvoie au storytelling.  Ce glissement du rapport au réel, du fait à l’histoire, du vrai au crédible, ne structure pas uniquement la publicité mais s’immisce dans tous les domaines. Les architectes post-modernes ne sont plus les scientifiques de l’habiter, les savants mathématiciens d’une équation aux facteurs connus, classés, pondérés, mesurés… à la recherche de LA solution architecturale et urbanistique de la modernité. Ils réhabillitent la subjectivité et l’humain dans une architecture qui se présente comme le récit d’une pensée, d’une démarche, d’une rencontre entre une sensibilité, un site, un temps, des personnages… Aujourd’hui, le discours n’est plus l’instance de la communication du projet mais le cadre de sa conception.

Récemment, on pouvait trouver sur internet,via un site de télécommunication célèbre, la réclame suivante. (rien n’a été modifié)

« Des villes flottantes, insubmersibles, durables et au design époustouflant : les Lilypad pourraient accueillir jusqu’à 50 000 habitants chacune. Ces véritables « éco-cités » ou « villes amphibies » représentent une solution inédite pour abriter les futurs réfugiés climatiques. Tour d’horizon de ce projet écologique fou et avant-gardiste. Devant un futur si pessimiste, il est important de prévenir très vite les conditions de vie difficiles et le flux des premiers réfugiés climatiques.

L’architecte franco-belge Vincent Callebaut propose une solution : créer des « villes amphibies », qui flottent sur l’eau, pour abriter ces populations. Ce projet prévoit des villes insubmersibles, mi-aquatiques, mi-terrestres, qui reposeraient sur un lagon artificiel. Les rues et les constructions seraient camouflées par une végétation luxuriante. En chaque centre, une zone lagunaire permettrait de lester la structure. Chaque ville peut voyager autour du monde. En effet, soit elle reste à proximité des côtes, soit elle se laisse porter par le gulf stream pour naviguer sur les courants. Inventive et créative, cette ville flottante serait donc une solution inédite aux conséquences des changements climatiques. Ce projet audacieux ne devrait pas voir le jour avant 2100. Les cités de Lilypad sont conçues de manière à pouvoir s’auto-suffire. Elles répondent à des critères de respect du climat, de la biodiversité, de l’eau et de la santé. Avec trois marinas et de nombreuses habitations, chaque Lilypad peut accueillir jusqu’à 50 000 personnes. Les trois montagnes sont respectivement dédiées au travail, aux commerces et aux loisirs.

A l’origine de ce projet : Vincent Callebaut. L’architecte diplômé de l’Institut supérieur d’Architecture de Bruxelles cherche à faire la synthèse entre les sciences physiques, les nouvelles technologies, l’art et le design. Il milite en faveur d’une architecture citoyenne et à l’impact écologique fort. Côté design, Vincent Callebaut s’est largement inspiré des grands nénuphars de la Reine Victoria d’Amazonie, de la famille des nymphéas, agrandis 250 fois.

Les températures augmentent, les glaciers fondent. Selon les pronostics du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), le niveau des océans montera de 20 à 90 cm durant le 21e siècle. Des pays tels que le Vietnam, le Bangladesh et les îles du Pacifique verront des pans entiers de leurs côtes submergés par les flots.

L’objectif : créer une symbiose entre l’urbain, l’humain et les cycles de la nature. Ainsi, chaque cité flottante possèderait un revêtement en fibres de polyester, recouvert d’une substance capable de réagir avec les rayons ultraviolets pour absorber la pollution atmosphérique. Alliant les énergies de la biomasse et marémotrices, chaque Lilypad est aussi doté de nombreux panneaux solaires et d’éoliennes pour assurer l’autonomie énergétique de l’île. Nature et urbanisme sont en symbiose sur chacune des villes amphibies. La faune et la flore peuvent se développer autour d’un lagon central d’eau douce alimenté par les eaux de pluies. »

N’est-ce pas idyllique? Notons la tonalité pseudo-scientifique du texte. L’introduction d’une analyse scientifique connue et reconnue, ici placée au même niveau de narrativité que l’affirmation de la réalisation de ce projet dans quelques années.

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William Katavolos – Architecture Biologique
avril 26, 2009, 11:51
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La fiction commence souvent ou la fonction s’arrête. Ou plutôt, la fonction recule ou la fiction se développe. C’est le cas dans les projets dit utopiques et/ou manifestes. Ce rapport ne se limite pas à un recul face à une avancée, on observe un réel dépassement de la fiction.

William Katavolos est un professeur enseignant l’architecture au Pratt Institute of New York. Il est le co-directeur du Center for Experimental Structures. Il travaille aussi en temps que designer. Son manifeste, Organics,publié en Hollande en 1961 est une référence en ce qui concerne l’architecture chimique.

Sa théorie consiste à utiliser des substances produites actuellement, sous forme de poudres ou de liquides, et qui peuvent acquérir en se dilatant un grand volume et se solidifier au contact de l’air. Rien n’empêche donc d’envisager la construc­tion de cités sur la mer constituées par des matières plastiques qui, en se dilatant, deviendraient tores et sphères. Une fantasmagorique architecture apparaîtrait, la structure des plafonds ressemblant à celle des cristaux et les planchers se formant à la manière des coraux. Le mobilier lui-même serait chimique et pourrait se jeter après usage.

D’une mobilité parfaite, la ville marine flottante de Katavolos pourrait s’éparpiller en éléments séparés ou se grouper. Cette architecture mobile, périssable, conditionnée, collerait enfin à l’homme comme un vêtement sur mesure.

« Au matin, on pourrait voir des faubourgs se rassembler et constituer une ville; à la nuit on les verrait s’éloigner comme une musique et aller s’ancrer ailleurs. »

Katavolos- Cité Flottante

Katavolos- Cité Marine

On peut discerner deux thèmes dans le discours de Katavolos. Un discours technique qui semble poussé, scientifique, mais qui cache de grosses lacunes. Comment vit-on dans ces villes ? Comment produit on de l’energie, comment se nourrit-on, quels sont les modes de transports, quid des canalisations ? Toute une série d’aspects pratiques et techniques de la ville sont oubliés.

D’autre part, on discerne un discours presque poétique, qui fait penser à la Venise de Corbett, aux jardins Murray (un restaurant qui veut reproduire une vision de la Roma Antique), à le Corbusier décrivant le tapis d’arcadie au pied des tours de son plan Voisin…

Rem Koolhaas explique dans Delirious New York que le manhattanisme est élaboré à partir d’un discours prétendument rationnel, mettant en avant l’efficacité technique, le rendement, et cachant une idéologie sous-jaçante.

« Une matrice de frivolité terriblement sérieuse, un vocabulaire de formules poétiques qui remplace l’urbanisme objectif traditionnel par un nouvel urbanisme métaphorique pour répondre à une situation métropolitaine qui, fondamentalement, a dépassé le stade du quantifiable. »

(NY.Delire, p 125)



Philippe Rahm, L’espace électromagnétique.

La question de la fiction se fonde sur celle de l’existence d’un réel et de sa perception. L’architecture, depuis la nuit des temps, est dominée par le règne du regard, pensée selon les lois de l’optique (de manière encore plus lisible à la renaissance avec la découverte de la perspective). Dans un premier temps, on peut noter que de nombreux philosophes ont interrogé la véracité de notre perception du monde. Aujourd’hui certains architectes font le choix de rompre avec la tradition en pensant l’espace à partir de la perception de nos autres sens. Nous parlons alors d’une dématérialisation de l’architecture. Le travail de P. Rham explore les réalités invisibles, les modalités de la perception, jusqu’à sa dimension bio-neurologique.


L’article de Philippe Rham, paru dans la revue Artpress n°267 commence par une constatation simple : notre développement technologique produit des objets émetteurs de rayonnements électromagnétiques. Comment penser ces champs magnétiques comme nouvelle dimension de l’architecture ? Peut-on utiliser des ondes pour créer de l’architecture ? Doit on considérer ces rayonnements comme dangereux et tenter de s’en isoler ?

Ces différents questionnements sont abordés au sein de l’article au travers de différentes installations ou objets d’artistes, de designers, d’architectes. Ainsi, D. Gonzalez-Foerster pense la chambre contemporaine comme une unité de vie déterritorialisée, n’ayant plus aucune identité si ce n’est celle apportée par les flux d’informations transmises par différents appareils technologiques. Une de ses installations est une white box contenant un radio-réveil, une télévision, un téléphone et une pile de journaux posés par terre. C.J.Lim de Studio 8, lui, crée un espace généré par un champ électrique nommé « Ephéméral Field ». Ce champ, une fois activé, peut repousser l’eau et contrôler les niveaux de lumière et de température. Nous sommes en présence d’une architecture invisible, restreinte à son rôle primitif (dans le sens premier), servir d’abri.

Mais tout ceci n’est que le déplacement du visible vers l’invisible. Nous ne pouvons pas voir les agitations des atomes composant le champ magnétique d’Ephéméral Field, mais elles existent pourtant, et leur effet est bien réel. Tout comme l’effet des rayonnements électromagnétique est bien tangible : au delà d’un certain seuil d’exposition nous développons des cancers, des leucémies en particulier.

D’où la recherche développée par certains pour créer des espaces hermétiques aux radiations électromagnétiques. Les designers anglais A.Dunne et F.Raby créent dans ce sens des prototypes parfois fictifs, parfois réalisés, comme « Faraday Chair », sorte de grande boite dans laquelle un adulte peut s’allonger et s’isoler complètement de rayonnement. Ici aussi, l’architecture questionne autant le visible que l’invisible.

Ces questionnements sur les effets de l’invisible sur le visible ne sont pas nouveaux. L’article cite ainsi les travaux de Nicolas Schoffer sur les climats audiovisuels dans les années 1950, repris par Monte Young dans les années 1960 avec sa Dream House (où les couleurs et les lumières violettes devaient plonger le visiteur dans un état euphorique), les études sur l’influence de la lumière sur l’homme faites par A.J Lemy en 1980, poursuivies par G.CBrainard.

Le fait est là : il existe une relation physiologique entre le développement corporel et les ondes électromagnétiques, comme le prouve l’expérience de Eduardo Kac en 1996, « Teleporting an Unknown State ». L’artiste brésilien se propose de faire pousser une plante dans un milieu obscur. Grâce à la lumière émise par un moniteur, captée et relayée par internet, la photosynthèse est rendue possible dans un univers artificiel.

Dans la lignée de cette expérience Boule et Jer(e)my ont été développés par deux designers milanais, G.G Lugi est G.Sorfza Fogliani. Boule est une table basse constituée d’une lampe infrarouge. On peut y poser les pieds ou un habit que l’on souhaite réchauffer. Jer(e)my est une sorte de commode à tiroir dans laquelle sont placées des lampes ultraviolets, dont le rayonnement est germicide. On peut y déposer des petits objets (brosse à dent par exemple) que l’on souhaite désinfecter.

New York Délire n’aborde pas directement cette question de l’espace électromagnétique, mais différents bâtiments ont été créés en fonction d’une technologie particulière. L’invention de l’électricité a révolutionne l’architecture, ainsi que celle de l’ascenseur, sans lequel le gratte ciel n’existerait pas, le téléphone a fait lui aussi évoluer l’architecture. On peut ainsi donner comme exemple les bains de nuit, à la lueur des réverbères de la plage de Coney Island, ou les couchers de soleils artificiel du Radio City Music Hall. La technologie a toujours été prépondérante dans la création du manhattanisme. Chaque innovation technologique influence autant l’architecture qu’elle est influencée par celle ci.

New York possède plusieurs niveaux de lectures, visibles à l’œil nu ou non. C’est une ville minérale, architecturée,mais aussi une ville invisible composée de flux d’informations. L’intérêt de cet article est de faire comprendre que ces différents niveaux de lecture de la ville ne peuvent pas être séparés conceptuelle ment. Ils interagissent en permanence ensemble. La pollution électromagnétique invisible New Yorkaise a des effets sur le visible. Sur nous.

Article: Philippe Rahm, l’espace électromagnétique », Artpress n°267, avril 2001

lien externe : différents niveaux de lecture de la ville. Interprétation de Tokyo par un designer et publiciste japonais, WoW




Archigram – Instant City
avril 5, 2009, 8:56
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Archigram est un mouvement anglais, qui a servi entre 1961 et 1974 comme média au groupe d’architectes composé de Peter Cook, Ron Herron, David Greene, Warreb Chalk, Dennis Crompton, Mick Webb. Ce groupe a publié 10 revues s’intitulant elles-même Archigram.

Le mouvement se caractérise par une iconographie Pop Art, des projets théoriques en lien avec la societé de consommation, les mass média, les univers éléctronique et informatique, la conquête spatiale. Leurs projets questionnent les notions de ville, d’habitat, d’environnement, d’urbanisation. L’habitat devient – comme les concepts appliqués à la ville – jetable, ludique, consommable, éphémère, préfabriqué et évolutif ; leurs projets urbains combinent réseaux, câbles, structures gonflables, mobile home, drive-in, informatique, robotique et reflètent la société de consommation hyper-technologique qui se développe. Pour eux, ce qui fait une ville c’est avant tout les gens et leurs inter-relations. Ils y associent comme les Situationnistes ou les Métabolistes les principes d’indétermination et de mobilité et reprennent à leur compte les mégastructures mais avec une vision poétique, ironique ou provocatrice. Ils développent ainsi l’idée d’une circulation dans laquelle vient se greffer des cellules. Celles-ci se « pluguent », se branchent les unes aux autres. La ville est itinérante et elle suit les flux de l’événement et de la circulation de l’information.

Instant City est un projet de Peter Cook datant de 1968 (soit 10 ans avant Delirious N-Y). Projet d’une ville nomade, qui se déplace, élément par élément, héliporté par des dirigeables ou des montgolfières. Instant City, se pose sur une ville déjà existante. Ville-réseau ou premier village global, elle n’est plus assujettie à une logique de localisation. Ce projet comporte aussi une dimension sociale : la plupart des éléments heliportés sont des installations foraines, artistiques, culturelles. L’idée est donc aussi d’apporter culture et  divertissement partout dans la ville.

C’est un peu comme si on pouvait transporter Conney Island partout dans Manhattan.

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Diller et Scofidio – Blur Building, dimension sociale ?

Outre Facsimile, il paraissait pertinent de parler d’une autre réalisation de Diller et Scofidio, le Blur Building.

Ce bâtiment, le plus célèbre de l’agence sans doute, parce qu’impressionnant visuellement et technologiquement, est une sorte de lentille en ellipse de 100m par 60m s’élevant à 22,5m au dessus de l’eau. La structure n’est jamais entièrement visible parce qu’en permanence enveloppée de brouillard : l’eau du lac est pompée grâce à un réseau de conduites, puis filtrée et vaporisée par 31 500 gicleurs d’arrosage à haute pression. Il en résulte une brume épaisse, mouvante et intrigante qui crée véritablement un effet sur le visiteur. Afin d’anticiper les mouvements du brouillard, un système informatique intègre des données météorologies (température, humidité, vitesse et direction du vent), et ajuste la pression et la répartition des jets d’eau sur l’ensemble du bâtiment.

L’accès des visiteurs au bâtiment qui peut accueillir environ 400 personnes se fait par deux longues passerelles. À l’intérieur, le visiteur se trouve déstabilisé par la densité du brouillard et le bruit écrasant produit par les buses haute-pression. Privé de la vue et de l’ouïe, il doit tâtonner et expérimente par là même une nouvelle perception de l’espace. Un petit système informatique embarqué sur chaque visiteur lui permet de se repérer par rapport à ses pairs, et d’obtenir également d’autres informations à leur sujet (âge, sexe, etc.). En plus d’un simple effet architectural, Diller + Scofidio introduisent ici une dimension sociale questionnant nos rapports à la technologie, et la confiance qu’on lui accorde dans un monde saturé d’information.

Par rapport à New York Délire, ce bâtiment fait encore une fois penser à la schizophrénie dont il parle, mais aussi aux différentes tentatives de renverser les rapports sociaux, ou de créer des espaces sources de nouvelles relations sociales (que ce soit dans les expérimentations lors des installations foraines de Coney Island, ou à l’interieur de buildings )

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Diller et Scofidio
avril 5, 2009, 8:07
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Diller et Scofidio + Renfro est une agence américaine d’architecture fondée en 1972 (OMA a été fondée en 1975) et basée à Manhattan. Tout comme OMA, cette agence se caractérise par une certaine pluridisciplinarité et une ouverture à différents modes de communication. Elizabeth Diller et Ricardo Scofidio collaborent régulièrement avec différents artistes et metteurs en scène.

Un des thèmes récurrents de leur travail est celui de notre dépendance et notre rapport à la technologie, et en particulier les problématiques liées à la vidéosurveillance, Big Brother, et le voyeurisme qui les sous-tend. On peut voir ces questions traitées dans la plupart de leurs installations, très souvent à l’aide de mises en abyme du média numérique, comme dans Facsimile entre autres. D’une certaine manière, on peut rapprocher la démarche environnementale critique de Diller + Scofidio d’artistes numériques comme Eduardo Kac, d’architectes comme Décosterd & Rahm, ou de designers comme Mathieu Lehanneur.

Le travail de Diller et Scofidio est moins théorique que celui de Koolhaas, plus artistique mais toujours intéressant à mettre en parallèle.

Facsimile par exemple, installation média permanente au nouveau centre de convention Moscone West, pour la commission des arts de San Francisco, États-Unis, est un travail qui fait penser à la « schizophrènie » dont parle Koolhaas en désignant les buildings de New York, dont l’intérieur se dissocie de l’extérieur. Dans Facsimile, un écran géant, tenu par des rails, circule le long d’une façade en montrant différentes séquences sencées représenter l’intérieur du bâtiment. Cependant une partie des images étant retouchées, retravaillées, cela pose de nombreuses questions sur la fiction, la réalité, la télé-surveillance, le voyeurisme, la véracité des informations visuelles…

(je n’ai pas réussi à mettre la vidéo, le type de fichier n’est pas accepté, voici le lien pour y accéder)

http://66.135.59.206/projects/facsimile/FACS_EXTERIOR.mov

diller-scofidio facsimile



Les villes absurdes de Superstudio
avril 5, 2009, 10:01
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Le groupe d’architectes italien nommé superstudio a travaillé sur trois catégories de recherche future : l’« architecture du monument », l’« architecture de l’image » et l’« architecture technomorphique ». Leurs projets, utopiques ou dystopiques sont des projets fictifs, imaginaires.

 

LA PREMIERE VILLE. 

Des lignes continues de bâtiments s’entrecroisent en un filet rigoureux et carré. Chaque habitant vit éternellement dans une cellule qui satisfait tous ses désirs. S’il manifeste des signes de rébellion contre cette perfec­tionna cellule se contracte sur elle-même et l’écrase. 

LA VILLE LIMAÇON. 

Cette cité est une vis sans fin qui progresse, pénétrant automatiquement dans les entrailles de la terre. Quand ils naissent, les hommes habitent dans les étages supérieurs. En vieillissant, leur cellule d’habitation s’enfonce dans le sol en même temps que la ville. 

NEW-YORK SUR CERVEAUX. 

Un cube de cent quatre vingt pieds de côté contient 10.000.450 cellules dans lesquelles vivent les cerveaux concentrés sur leur méditation, libres d’étendre leur folie ou leur sagesse. Ces cerveaux survivront à la destruc­tion de l’humanité sans devoir rien faire et finiront par être seuls. 

CITE DANS L’ESPACE. 

Dans cet immense astronef, les habitants dorment depuis leur naissance jus­qu’à leur mort et vivent leur vie en rêve. Lors de leur retour sur terre, les membres d’une nouvelle génération d’hommes trouveront, un nouveau paysage et ils seront heureux. 

CITE DES DEMI SPHERES. 

Les habitants vivent dans des sarcophages transparents reliés à des demi sphères qui flottent dans l’air et contiennent toutes les sensations. 

CITE BARNUM. 

La ville repose sous une énorme tente de cirque suspendue à d’immenses aérostats. Elle a la forme d’un énorme cylindre métallique de 2 kilomètres de haut: la cité modèle réduit se trouve à l’intérieur de ce cylindre. Chaque visiteur de la ville est relié à un robot miniature qui se déplace à l’intérieur du cylindre et lui communique toutes les sensations qu’il reçoit. 

LA VILLE USINE. 

À la tête de la cité, la Grande Usine à 6 kilomètres de large et 100 mètres de haut. Elle exploite la terre et le sous-sol et transforme les ressources naturelles en des éléments de la ville qui progresse ainsi de 1,50 mètre par jour. La plus grande aspiration de tous les habitants est de vivre dans les nouvelles sections de la cité qui sont toujours plus perfectionnées mais se détruisent tous les quatre ans. 

LA CITE CÔNIQUE AUX MILLE TERRASSES. 

La cité se constitue de cinq cents plates-formes circulaires entassées les unes sur les autres. Chaque habitant reçoit des ordres de la rangée supé­rieure et les transmet à la rangée inférieure. Chacun peut se libérer des ordres en grimpant de rangée pour parvenir à la plate-forme supérieure d’où découlent tous les désira et les aspirations de la cité. 

VILLE MACHIHE.

L’homme vit dans une machine qui satisfait tous ses désirs primaires. La machine fertilise elle-même. 

GITE DE L’ORDRE. 

Dans cette cité apparemment normale tout fonctionne à la perfection. En fait, les habitants, quoique gardant leurs formes originales, sont, à chacune de leur rébellion contre l’ordre établi, transformé peu à peu en robot. 

CITE DES SUPERBES DEMEURES. 

Chaque noyau familial se voit attribuer un espace fixe où les habitants peuvent passer leur vie à travailler pour construire et décorer leur habitation. On peut construire aussi haut qu’on le désire, mais les façades doivent être décorées par de grandes fresques dont le sujet est laissé aux goûts de chacun. 

CITE DU LIVRE. 

Des séries d’immeubles parallèles de dix mètres de haut, trente mètres de large et dix kilomètres de long sont séparés par un espace de trois mètres. Les habitants choisissent de vivre à la lumière naturelle de la rue ou à la lumière artificielle des tunnels. Chaque citoyen porte le livre attaché par une chaîne autour du cou. Ce Livre conditionne le comportement de chacun par des règlements éthiques (lisibles à la lumière naturelle) ou des règlements de survivance (lisibles à la lumière artificielle). 

superstudio continuous monument 1969

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